Le cyberjournal En Tête présente le résumé de la thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire (oncologie) d’Anne-Marie Fortier, intitulée: «Relation entre le cytosquelette de filaments intermédiaires et la signalisation oncogénique des isoformes d’AKT au cours de la progression tumorale».
Au cours de leur transformation maligne, les cellules de carcinomes perdent leurs caractéristiques épithéliales pour acquérir un phénotype mésenchymateux. La diminution de l’expression des protéines du cytosquelette de filaments intermédiaires appelées kératines est l’un des changements morphogénétiques observés lors de cette transition épithéliale-mésenchymateuse (EMT). Ce processus de dédifférenciation des cellules tumorales est associé à la chimiorésistance et à la formation de métastases. Le maintien du phénotype épithélial représente donc une stratégie thérapeutique prometteuse. Plusieurs études réalisées au cours des dernières années ont révélé que les kératines préservent l’intégrité épithéliale. Cependant, le rôle moléculaire des kératines dans la progression tumorale est encore inconnu et leur potentiel thérapeutique reste à déterminer.
Nos travaux ont permis de constater que la diminution de l’expression des kératines favorise la progression tumorale médiée par les oncogènes Akt. En effet, les cellules épithéliales cancéreuses déficientes en kératines sont plus motiles et invasives suite à l’altération d’une protéine de jonction intercellulaire, la claudine-1. Nous avons démontré pour la première fois que NF-κB est un activateur direct de la transcription du gène de la claudine-1. La présence accrue de la claudine-1 au niveau de la membrane plasmique des cellules favorise la motilité cellulaire via l’activation de la voie de signalisation PI3K/Akt/NF-κB, alors que sa localisation nucléaire permet l’expression des metalloprotéinases qui dégradent la matrice extracellulaire. De plus, la claudine-1 augmente la densité des récepteurs de mort cellulaire Fas au niveau de la membrane plasmique, contribuant ainsi à la sensibilité accrue au cisplatine des cellules déficientes en kératines. Cette étude soutient l’hypothèse selon laquelle le maintien de l’expression des kératines peut ralentir la progression tumorale médiée par les oncogènes Akt.
Thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire (oncologie) soutenue le 27 juin 2013
Mme Monique Cadrin, Ph. D., directrice de recherche
Professeure
Université du Québec à Trois-Rivières
M. Éric Asselin, Ph. D., codirecteur de recherche
Professeur
Université du Québec à Trois-Rivières
M. Carlos Reyes-Moreno, Ph. D., président du jury
Professeur
Université du Québec à Trois-Rivières
M. Michel Cyr, Ph. D., évaluateur
Professeur
Université du Québec à Trois-Rivières
Mme Nathalie Rivard, Ph. D., évaluatrice externe
Professeure
Université de Sherbrooke