L’avis psychologique
Collaboration de Sylvie Robidoux, psychologue au Service aux étudiants et à la réussite étudiante
Du 5 au 11 mai prochain se tiendra la 63e Semaine nationale de la santé mentale, sous le thème «Prendre une pause, ç’a du bon!». Cette campagne annuelle orchestrée par le réseau québécois de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) invite la population à cultiver son bien-être en prenant des pauses.
«Nous manquons tellement de temps qu’il nous arrive même de ne plus profiter de ce que nous vivons, car nous anticipons déjà ce que nous aurons à faire tantôt, demain, la semaine prochaine.»
Au Québec, entre 1998 et 2010, le temps hebdomadaire consacré au travail a augmenté de 3,9 heures alors que le temps libre des Québécois a diminué de 3 heures par semaine. Tout indique que cette tendance se maintiendra au cours des prochaines années. En outre, la fatigue motiverait au moins une visite sur deux chez les généralistes; un état souvent en lien direct avec le stress, la dépression et l’épuisement professionnel. De plus, la conciliation vie personnelle-travail devient de plus en plus difficile. Dans ce contexte, prendre des pauses pour se ressourcer devient essentiel!
Autant de pauses qu’il y a de personnes
Le besoin vital de recharger sa batterie s’impose désormais pour tous, et ce, au quotidien. Ces pauses permettent de refaire le plein, de relâcher la tension, de prendre du temps pour soi ou d’aller vers les autres. Il y a autant de types de pause qu’il y a de personnes. Les pauses se distinguent aussi selon les besoins et les moments de notre vie. Les pauses permettent donc de reprendre contact avec soi et d’établir des liens significatifs avec les autres de même qu’avec la culture, le travail, la nature, le corps et l’esprit. À chacun de découvrir ce qui lui fait du bien.
Voici quelques suggestions de pauses :
Les 3 types de pause au travail :
Physiques :
- Faire des micropauses ergonomiques : changer de posture, faire un exercice d’étirement ou de respiration, regarder au loin pour diminuer la fatigue visuelle
- Faire une marche à l’heure du lunch
- Prendre une collation
Psychiques :
- Rire avec les collègues
- Parler d’autre chose que du travail
- Prendre un moment pour observer le ciel par la fenêtre
Sociales :
- Manger avec les collègues quelques fois par semaine
- Prendre le temps de jaser avec les collègues
- Occasionnellement, organiser une rencontre à l’extérieur pour prendre un café ou un verre
Les 3 types de pause en dehors du travail
Le détachement psychologique :
- Être physiquement hors du travail
- Accepter de mettre de côté notre perfectionnisme qui nous empêche parfois de profiter des temps de repos
- Se ménager des activités physiques ou sociales
La relaxation :
- Écouter de la musique, lire, méditer, marcher dans la nature, prendre un bain, etc.
Les expériences qui nous nourrissent :
- Suivre des cours, bricoler, faire un sport, s’engager socialement, etc.
Quelles raisons pourraient nous empêcher de nous accorder une pause?
Souvent, le prétexte du manque de temps est évoqué. Mais s’il y avait aussi des raisons plus profondes à la difficulté à s’accorder des temps de repos? Est-ce qu’un sentiment de culpabilité nous envahit lorsque nous tentons de nous arrêter? Est-ce un sens exagéré des responsabilités qui nous amène à tant travailler? Est-ce un sentiment d’insécurité affective, financière ou professionnelle qui nous empêche de ralentir? Est-ce la fuite du vide ou de ressentis douloureux qui nous poussent à agir sans cesse?
Comme nous l’avons déjà mentionné, les bienfaits de la pause sont nombreux : on refait le plein, on se sent plus énergique et dans un état de mieux-être. Bref, prendre une pause est un moyen simple de préserver sa santé mentale, de vivre le moment présent, sans oublier que «ç’a du bon!».
L’information de cet article est tirée du site de l’Association canadienne pour la santé mentale