Le désastre de la pyrrhotite en Mauricie qui sévit depuis près de 10 ans a touché des milliers de familles et fait l’objet d’une couverture médiatique importante.
À l’UQTR, des séminaires de maîtrise portant sur la pyrrhotite et un PICOM (Projet d’intervention communautaire) ont été organisés en partenariat avec la Coalition. En janvier 2015, la Coalition d’aide aux victimes de la pyrrhotite (CAVP) annonçait via son président M. Yvon Boivin avoir obtenu l’appui financier d’un partenaire du milieu afin de réaliser une étude universitaire portant sur le vécu des victimes de la pyrrhotite en Mauricie. Un soutien financier de 5000$ sous forme de bourse a donc été accordé à Saray Moreira Urra, étudiante à la maîtrise en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
L’objectif du mémoire est de mieux comprendre le phénomène de la pyrrhotite à travers les dimensions sociales et humaines vécues par les victimes, certains acteurs impliqués et les aspects médiatiques de cette crise.
Les constats énoncés dans le mémoire ont été réalisés à partir d’entrevues avec des victimes et autres intervenants concernés, les résultats d’un questionnaire complété par les victimes et l’analyse exhaustive de la couverture médiatique de ce dossier au cours des dernières années.
Pour M. Alain Gélinas, président de la CAVP, «ce mémoire permet d’avoir un regard complémentaire et indépendant du dossier de la pyrrhotite et vient confirmer des éléments déjà observés par la CAVP et certains intrants pourront nous être utiles dans nos actions à venir».
Selon le directeur du mémoire, Jason Luckerhoff, «il faut se rappeler que depuis 2009, la crise de la pyrrhotite a causé des problématiques économiques et humaines importantes chez les victimes. Elle est considérée comme le plus grand scandale de la construction au Québec et il y aurait possiblement entre 4000 à 5000 maisons potentiellement touchées par la pyrrhotite dans la région de la Mauricie. Ce mémoire permet d’en comprendre les impacts sur les victimes et l’importance médiatique de ce dossier en région».
Mme Mireille Lalancette, professeure en communication sociale à l’UQTR, a évalué ce mémoire de maîtrise et considère qu’il s’agit d’un excellent travail. Selon elle « l’auteure a analysé avec finesse l’ensemble de ces données et offre un portrait détaillé de la situation étudiée. En fait, ce mémoire offre une belle contribution à l’avancement des connaissances sur le sujet autant du point de vue théorique que méthodologique. Il fera sans doute école».
Pour M. Michel Lemay, VP de la CAVP et impliqué depuis 2009 dans ce dossier, «certes, le mémoire ne pouvait pas couvrir l’ensemble de toutes les actions réalisées au fil des ans par la CAVP, mais les éléments d’analyse spécifiques choisis permettent de confirmer nos perceptions et contribueront à nos actions futures. À ce titre, la CAVP a d’ailleurs invité, à la fin octobre dernier, les victimes de la pyrrhotite à répondre à un questionnaire visant à préciser leurs situations et leurs attentes et un bilan sera produit sous peu».