Deux diplômés issus du plateau de travail UQTR CRDITED

Pascal Laganière et Félix-Antoine Aubert, deux membres du plateau de travail du CRDITED Mauricie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ont obtenu un diplôme honorifique pour avoir atteint leurs objectifs en participant au cours Interventions auprès des élèves en difficulté d’apprentissage.

Le groupe du cours «Interventions auprès des élèves en difficulté d’apprentissage» enseigné par Paul Gaudet. Photo: Karine Elemond

Pour la grande majorité des étudiants du groupe en sciences de l’éducation, il s’agissait d’un premier contact avec une personne ayant une déficience intellectuelle, car ils proviennent de groupes issus des baccalauréats en enseignement au secondaire, au primaire et en arts.

Pascal et Félix-Antoine évoluent déjà sur le campus depuis quelques années au sein de l’équipe du plateau de travail. Les usagers, vivant avec une déficience intellectuelle, font l’apprentissage de différentes tâches dans différents pavillons.

Durant le trimestre d’hiver, ils ont été intégrés à des équipes dans la classe de Paul Gaudet, chargé de cours au Département des sciences de l’éducation. Tous les étudiants devaient accomplir une démarche pédagogique (plan d’intervention) sur une de leurs matières d’enseignement respectif. « Nos deux étudiants ont travaillé énormément pour atteindre leurs objectifs. La valeur pédagogique et sociale de ces rencontres n’a pas d’équivalence, tout le monde est gagnant. L’UQTR est une des rares universités à permettre cette pratique pédagogique dans ce contexte d’enseignement et à voir la réaction des étudiants, c’est emballant », a commenté Paul Gaudet.

Les commentaires des étudiants sont éloquents :

J’ai beaucoup appris sur la déficience intellectuelle (D.I.), ce qui, je l’avoue, a changé ma perception des élèves avec une D.I. Je ne dirais pas que j’avais peur d’eux, mais j’avais plutôt peur de ne pas savoir comment intervenir avec eux. Le cours a donc beaucoup contribué à effacer cette peur que j’avais et, du même coup, a aussi un peu modifié la perception que j’avais à leur égard.

Mes compétences en interventions se sont nettement améliorées. En fait, elles se sont développées, puisque je n’avais jamais vraiment eu la chance de faire de vraies interventions. Avec Pascal, j’ai vraiment pu voir comment ça se passait de travailler avec un élève ayant une déficience intellectuelle.

Je pense aussi à notre approche vis-à-vis des D.I., avec le projet d’inclusion dans le groupe (Pascal et Félix-Antoine), ça a vraiment brisé les barrières, ça m’a beaucoup touché et sensibilisé au fait qu’ils sont des êtres profonds, plus que l’on aurait tendance à le croire. Bref, ça m’a permis de me développer personnellement aussi, et je garde de très bons souvenirs de cette expérience qui, je crois, devrait être offerte à tous les étudiants en enseignement.

Mon équipe a pu travailler avec Félix-Antoine (trisomique 21), et j’ai découvert une personne extraordinaire, toujours positive et amicale. Ma perception des personnes handicapées a beaucoup changé par cette rencontre. Le fait d’avoir côtoyé Félix et Pascal m’a fait comprendre que les personnes handicapées, comme les personnes EHDAA (élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) en général, ont un potentiel énorme, il suffit de le découvrir.

Lors du dernier cours ce printemps, toutes les personnes du plateau ont été invitées à se joindre au groupe pour discuter ensemble des interventions. Ce fut un moment riche en émotions et en partages. Parmi eux, Claudia indiquait, c’est pareil comme si je faisais partie de l’UQTR maintenant. D’ailleurs, si la situation se présente à nouveau, il est probable que cette dernière s’ajoute aussi au futur groupe. M. Gaudet souligne que, « même si organiser, préparer et encadrer une activité pédagogique de ce genre demande de nombreuses heures, c’est tellement enrichissant pour Pascal, Félix-Antoine et tous les autres étudiants du cours, que lorsque la dimension du groupe le permet et comme j’ai toujours la collaboration incroyable de Marc Ayotte assistant en réadaptation du plateau de travail de l’UQTR, je vais continuer d’inclure des personnes ayant des besoins particuliers, mais avec tellement de potentiel, dans mes cours. »