Nombre de gens se sentent impuissants devant une personne qui souffre et qui a des idées suicidaires, d’autant plus quand c’est un proche. On estime que les personnes dont le potentiel suicidaire est élevé sont les hommes de 30 à 49 ans, les membres des communautés autochtones, les personnes aux prises avec des troubles affectifs (dépression), des dépendances ou des troubles de la personnalité, ou encore celles qui ont déjà fait une tentative de suicide. De plus, comme le suicide est la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans, les membres de la communauté universitaire sont susceptibles d’être en contact avec des étudiants ou des collègues suicidaires. Certains d’entre nous pourrions faire la différence si nous sommes formés pour reconnaître les comportements suicidaires et entendre les messages parfois subtils des personnes suicidaires et que nous savons vers quelles ressources diriger une personne en détresse. C’est ce que font les sentinelles en prévention du suicide.
Qui peut être une sentinelle?
Une sentinelle est une personne intéressée à s’impliquer en prévention du suicide et qui est significative dans son milieu. C’est une personne disposée à recevoir les confidences de son entourage, qui sait faire preuve de vigilance, qui a de bonnes capacités d’accueil et d’écoute et qui a naturellement le goût d’aider. Une sentinelle n’est pas recrutée sur la base de ses connaissances et de ses habiletés professionnelles et elle ne doit pas non plus se substituer à un intervenant professionnel. Elle doit plutôt diriger la personne en détresse ou son entourage vers les ressources en prévention du suicide, en fait elle assure le lien entre la personne suicidaire et les intervenants.
Rôle de la sentinelle
Le rôle de la sentinelle est de dépister, guider et orienter les personnes suicidaires vers les ressources appropriées ainsi que leur entourage. On peut comparer le rôle d’une sentinelle à celui d’une personne qui donne les premiers soins, qui agit promptement, qui assure un soutien en attendant que les spécialistes prennent la relève. Ce rôle est bénévole, informel et confidentiel et s’accomplit dans le cadre de ses activités habituelles.
Le rôle de sentinelle se résume ainsi :
-Reconnaître les signes de détresse
-Recueillir l’information (présence d’idées suicidaires)
-Évaluer l’urgence de la situation et les besoins de la personne, mais pas le potentiel suicidaire (c’est le rôle de l’intervenant)
-Diriger la personne en détresse vers une ressource spécialisée et transmettre l’information à l’intervenant
Une sentinelle ne porte pas seule la responsabilité d’intervenir et doit faire valider ses démarches par un intervenant du Centre de prévention suicide. Elle obtient également du soutien de cet organisme, ce qui lui permet d’évacuer le stress et la tension reliés à son rôle.
Formation et encadrement
Les sentinelles reçoivent une formation de base d’une journée portant entre autres sur :
-Le rôle de la sentinelle
-Ce qu’est le problème du suicide
-L’influence des valeurs et des croyances sur la façon de réagir face à une personne suicidaire
-Les indices de détresse, l’évaluation de l’urgence de la situation
-Les bases de l’intervention
-L’information sur les différentes ressources de la région
Par la suite, une demi-journée de suivi par année est offerte, en plus de l’encadrement régulier. La formation et le soutien sont offerts par le Centre de prévention suicide les Deux Rives.
Implantation du programme des sentinelles à l’UQTR
Daniel Lepage, du SSPT, a initié il y a quelques mois des démarches auprès de la Direction de l’UQTR pour développer le projet visant à implanter une première équipe de sentinelles. Nathalie Cardinal, conseillère en gestion des ressources humaines à l’UQTR, s’est jointe à M. Lepage afin de former le comité d’implantation des sentinelles du campus, composé également de Carole Mallette, infirmière au Service aux étudiants, de Sylvie Robidoux, psychologue au Service aux étudiants et de Chantal Turgeon, conseillère en gestion des ressources humaines. de L’UQTR.
Les membres du comité, en collaboration avec le Centre prévention du suicide les Deux Rives, procéderont au lancement du réseau des sentinelles de l’UQTR le jeudi 19 septembre. À cette occasion, un dîner-conférence regroupera des intervenants qui viendront sensibiliser les employés à l’importance de la prévention du suicide auprès de leurs collègues et des étudiants. Un court documentaire sur le suicide sera aussi présenté.
Les membres du personnel qui souhaitent devenir sentinelles pourront, à cette occasion, manifester leur intérêt. Ils seront invités à compléter un questionnaire visant la sélection d’une première équipe de sentinelles qui sera formée par la suite par le Centre de prévention suicide les Deux Rives.
Pour être sentinelle, une personne intéressée doit au départ répondre aux critères suivants :
– Être un adulte
– Être volontaire
– Ne pas être suicidaire
– Ne pas avoir été récemment touché par le suicide, ni être affecté par un deuil non résolu
Tous les détails entourant cette invitation seront communiqués sur le site de l’UQTR dans les prochaines semaines.