Université du Québec à Trois-Rivières

Philippe Massicotte se démarque en recherche grâce à son expertise en analyse numérique

Des chiffres pour l’avancement des connaissances sur le fleuve Saint-Laurent

Philippe Massicotte, postdoctorant en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a eu un cheminement «atypique». Cela ne l’a pas empêché de publier, en 2013, deux articles scientifiques liés au fleuve Saint-Laurent. Il a été aidé dans cette tâche par trois professeurs du Département des sciences de l’environnement. Un cas qui montre bien que le chemin vers la réussite peut prendre des tournants inattendus.

Philippe Massicotte en laboratoire.

Philippe Massicotte en laboratoire. (Photo : Daniel Jalbert)

Un parcours bien particulier

Le cheminement de Philippe Massicotte à l’université est surprenant. Il a d’abord fait un baccalauréat en informatique et une maîtrise en mathématiques et informatique appliquées (avec mémoire). Tout semblait pointer vers une carrière en informatique. Pourtant, il a bifurqué vers un doctorat en sciences de l’environnement.

«À la base, j’étais plutôt orienté sur les analyses numériques. Puis, je me suis rendu compte que les géographes et les biologistes avaient souvent de très bons projets, mais que ça nécessitait beaucoup d’analyses et de calculs numériques. Je me suis dit que ce serait une bonne opportunité pour moi de faire un doctorat en sciences de l’environnement et de mettre au profit les connaissances acquises lors de mon baccalauréat et de ma maîtrise.»

En effet, ses connaissances en analyses numériques lui ont permis de se greffer à cette étude sur la couleur de l’eau du Saint-Laurent, ainsi qu’à plusieurs autres. Il remplit un rôle très important dans l’équipe, faisant la part du travail liée à la collecte des données.

On oublie souvent que les recherches scientifiques nécessitent parfois la coopération d’experts en différents champs d’études. C’est de cette manière que des chercheurs de provenances très différentes peuvent se retrouver à travailler sur un projet commun. Et c’est aussi de cette manière que des étudiants d’un champ d’études peuvent décider de se greffer à des groupes de recherche bien éloignés de leur idée de départ.

La couleur de l’eau et l’état du Saint-Laurent

Dans le cadre de ce projet de recherche, Philippe Massicotte et les professeurs Denis Gratton (géographe et spécialiste en télédétection), Jean-Jacques Frenette (limnologue) et Ali Assani (hydrologue) ont évalué les données sur une période de vingt-cinq ans. Les données étaient surtout composées d’images provenant de satellites de la NASA, les Landsat 5 et 7. En plus de ces images, il y a également eu des expériences sur le fleuve, à bord du Lampsilis, le bateau-laboratoire de l’UQTR. Les quatre collègues du RIVE (Centre de recherche sur les interactions bassins versants – écosystèmes aquatiques) ont conduit des tests à de nombreux points sur le fleuve, près de la rive, afin d’évaluer la couleur de l’eau. Cette «couleur de l’eau» est un indicateur de la qualité et de la quantité d’eau en ces points du fleuve Saint-Laurent, et a un effet sur la biodiversité. La couleur de l’eau est aussi influencée par l’activité humaine près des rives.

Pourquoi un tel intérêt pour le fleuve Saint-Laurent? «Il est très différent des autres grands fleuves. Il couvre un bassin versant de 1 600 000 kilomètres carrés de terre.» M. Massicotte ajoute que l’activité humaine autour du fleuve Saint-Laurent est très diversifiée, puisqu’on y trouve autant des usines, des villes et des terres agricoles. Tous ces secteurs de l’activité humaine ont des effets sur la couleur de l’eau et sur la santé de l’écosystème marin. Aussi, plus d’une vingtaine de cours d’eau tributaires se déversent dans le fleuve Saint-Laurent. Enfin, malgré toutes les études et recherches, toujours selon le chercheur, «on connaît encore mal le fleuve».

Les résultats de cette expérimentation ont fait l’objet de deux articles scientifiques. M. Massicotte et ses collègues songent par exemple à un projet de recherche futur au cours duquel ils observeraient les effets nuisibles de la lumière ultraviolette (UV) sur certaines espèces animales dans le Saint-Laurent. Comme projet en cours d’approbation, Philippe Massicotte espère continuer les recherches sur la couleur de l’eau, cette fois au Danemark.

Le post-doctorant Philippe Massicotte devant une image murale du Sainjt-Laurent.

Le postdoctorant Philippe Massicotte devant une image murale du Saint-Laurent. (Photo : Daniel Jalbert)

Références Web :

Spatial and temporal evolution of the St. Lawrence River spectral profile: A 25-year case study using Landsat 5 and 7 imagery

Relationship between water color, water levels, and climate indices in large rivers: Case of the St. Lawrence River

Un article du Nouvelliste sur Philippe Massicotte et les recherches sur le Saint-Laurent

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