5e Atelier méthodologique | Parler pour autrui et autres défis liés au positionnement en recherche

Cette cinquième édition des Ateliers méthodologiques du RéQEF a été idéalisée et sera animée par Anne Iavarone-Turcotte, chercheuse postdoctorale à la Chaire de recherche du Canada en éthique féministe et au Graduate Center de la City University of New York. Dans le cadre de son doctorat, Anne a développé une réflexion sur les risques découlant de sa prise de parole sur son objet d’étude : l’oppression des femmes dans les minorités religieuses. Ces risques étant liés à son positionnement comme « féministe blanche occidentale », membre de la majorité libérale et laïque, et détentrice de nombreux privilèges associés à ces titres, elle a résolu de modifier symboliquement ce positionnement dans sa recherche. Pour ce faire, elle a élaboré et appliqué une méthodologie réflexive dont l’un des aspects clés a été de (re)tourner son regard critique vers elle, c’est-à-dire vers sa recherche et sa culture.

L’atelier s’adresse aux étudiant·e·s faisant face à des défis similaires nés du rapport entre leur positionnement et leur recherche, et en particulier du problème se posant lorsque l’on aborde des questions et enjeux qui concernent d’autres groupes (sociaux, culturels ou autres) que le ou les sien(s).

Ce problème a été habilement résumé et exploré par la philosophe féministe Linda Alcoff dans son célèbre article The Problem of Speaking for Others (1991). Pour l’atelier, il est recommandé de faire la lecture préalable de cet article ainsi que de l’article Un terrain miné, un travail de déminage ou comment parler de l’oppression des femmes minorisées en tant que chercheuse de la majorité d’Anne Iavarone-Turcotte (2023).

Parmi les questions qui seront explorées lors de l’atelier se trouvent celles de savoir (1) comment déterminer le « positionnement » d’un·e chercheur·euse, en particulier lorsque ses appartenances culturelles, sociales et autres sont multiples ; (2) un positionnement problématique par rapport à un objet d’étude constitue-t-il une fin de non-recevoir à cette étude? (3) au contraire, toute personne peut-elle aborder toute question de recherche, à condition que certaines conditions soient remplies ? (4) Le cas échéant, quelles sont ces conditions et qui doit les définir ?

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