L’avis psychologique

Collaboration de Sophie Ménard, psychologue du Service aux étudiants

La première partie de cet article abordera l’une des deux fonctions primordiales dans toute communication : le volet «expression» de soi, c’est-à-dire l’acte de parler. La seconde partie, à venir dans deux semaines, traitera du volet «écouter», tout aussi essentiel à la communication.

Avispsy-communicationParler au «je» : vous avez certainement entendu cette recommandation pour aider à la communication interpersonnelle! Ou encore exprimer ses sentiments au lieu d’attaquer son interlocuteur. Ces principes sont valables, mais pas toujours faciles à mettre en pratique! Quand le flot des émotions nous submerge, comment exprimer son mécontentement ou ses demandes de façon constructive?

Une partie de la solution réside dans le fait de s’entraîner à ce type de communication, avant que la situation ne s’envenime.

Il existe différentes façons de parler de soi au «je». Les quatre grands thèmes de communication interpersonnelle (Salomé, 2013) vont du plus extérieur à soi au plus intime. On peut :

  • relater un fait : «Ce matin, je suis allé faire l’épicerie.»
  • partager un ressenti : «Je trouve que je fais l’épicerie trop souvent.»
  • dire l’impact de l’événement actuel sur soi compte tenu de ses expériences passées: «Comme je fais l’épicerie deux fois par semaine et toi à l’occasion, j’ai l’impression d’assumer plus de responsabilités que toi. Cela me fâche, car j’ai souvent eu l’impression d’en faire plus que l’autre dans mes relations amoureuses.»
  • ou encore partager des idées, croyances ou fantaisies : «Parfois, je rêve de rentrer à la maison et que tu aies planifié les repas de la semaine et fait l’épicerie.»

Une communication efficace repose sur l’art de savoir formuler une demande constructive. Une demande constructive contient (Rosenberg, 2003) :

–  l’observation de la situation :

  • «Je fais l’épicerie deux fois par semaine.»

–  l’expression de ses sentiments :

  • «Je trouve cette tâches lourde.»

–  l’expression des besoins sous-jacents :

  • «J’aurais besoin de sentir que tu m’épaules davantage, surtout en période d’examen.»

–   et est formulée de manière positive, concrète et réalisable :

  • «Serait-il possible que pour les deux prochaines semaines, tu t’occupes de faire l’épicerie?»

À l’inverse, une demande inadéquate peut contenir :

–  un jugement : «Tu ne fais jamais rien!»

–   une formulation vague : «J’aimerais que tu fasses plus de choses dans la maison!»

–   une formulation négative : «J’aimerais que tu arrêtes de perdre ton temps!»

Avispsy-CommunicationcoupleSelon Jacques Salomé, communiquer devrait toujours être un acte positionné dans l’une des quatre positions suivantes : demander, refuser, donner ou recevoir. Une demande laisse l’autre libre de sa réponse, qui peut alors s’exprimer en refus (refus d’une demande et non pas de la personne). L’autre peut également accéder à la demande en donnant; un don véritable laisse l’autre sans exigence de retour. Il est parfois difficile de donner ce que l’autre demande ou a réellement besoin, et non ce que l’on voudrait soi-même recevoir. Le fait de recevoir nécessite une ouverture à la nouveauté, à l’autre dans son espace personnel et la possibilité de changer.

Lorsqu’il est difficile de se contenir pour s’exprimer adéquatement (parler au «je», faire une demande claire et positive, etc.), mieux vaut alors se positionner dans l’autre pôle de la communication, c’est-à-dire l’écoute. L’écoute de soi afin de clarifier sa pensée et ses ressentis ou l’écoute de l’autre, afin de mieux comprendre son point de vue. C’est ce que nous aborderons dans la suite de cet article.

Un atelier approfondissant les notions fondamentales de la communication et de l’affirmation de soi aura lieu mardi le 19 mars à 12 h 30. Pour inscription et pour connaître le local : www.uqtr.ca/sae-psycho.

Si cet article soulève des questionnements, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec le Service de psychologie du Service aux étudiants au 1275 Albert-Tessier (819 376-5011, poste 6056).

Salomé, Jacques. Heureux qui communique site Web officiel

Rosenberg, M. (2003). La communication non violente au quotidien. St-Julien-en-Genevois : Jouvence.