L’avis psychologique
Collaboration de Sol Rivard, psychologue du Service aux étudiants et à la réussite étudiante
En conclusion de mon article de janvier dernier (Résolutions du Nouvel An : ayez des objectifs réalistes – 6 janvier 2014), je mentionnais l’importance de prendre soin de sa relation de couple tout au long de l’année, et non seulement par les résolutions du Jour de l’An. La Saint-Valentin, et la Semaine de la santé affective et sexuelle qui l’encadre, constituent certainement une occasion de se pencher à nouveau sur la question : qu’en est-il de nos rapports amoureux? Pour y répondre, je vous propose… plus de questions!
Et pour cause, je ne crois pas que l’on puisse fournir de façons de faire standards ou générales quant à la manière de bien vivre sa relation de couple. Tout au plus, certaines pistes peuvent être intéressantes à explorer afin de prendre conscience des champs de travail qui permettraient d’aller plus loin dans la vie de couple. Voici donc quelques questions susceptibles de mener à ces champs :
1. Le partage de l’espace est-il possible?
Fréquenter quelqu’un, être en couple ou vivre ensemble implique de partager l’espace physique, mais aussi l’espace psychique. L’autre est là, en personne, au téléphone, par les textos ou les réseaux sociaux. L’autre est vivant et près de soi!
2. La consultation est-elle fréquente?
Vivre à deux signifie de penser en fonction de soi et du couple. La personne en couple ne peut prendre des décisions, faire des projets ou s’engager dans des activités, sans prendre en considération la position du conjoint. Autrement dit, il n’est plus possible de penser en célibataire!
3. Peut-on parler des différends?
Certaines personnes ont tendance à croire que lorsqu’il y a de l’amour, il n’y a pas de conflits. Malheureusement, cette position est plutôt irréaliste et s’y tenir risque d’empêcher l’élaboration de ce qui oppose les conjoints. Comprendre ce qui choque l’autre, ce qui lui cause un choc, est essentiel pour pouvoir mettre de l’eau dans son vin.
4. Est-il possible de laisser de côté certains conflits non résolus?
D’un différend dont il a été possible de parler émergent parfois des constats plus sérieux : certaines difficultés sont suffisamment importantes pour qu’une résolution, à court terme, soit impossible. À ce moment, le fait de «vivre avec» une lacune chez le partenaire peut être envisagé.
5. Est-il possible de se développer ensemble?
Les enjeux familiaux, professionnels et personnels associés aux étapes de vie relèvent du développement de l’individu, mais impliquent très souvent le conjoint. Il peut donc s’agir d’un développement commun!
6. Les conjoints peuvent-ils être une source de support l’un pour l’autre?
Appuyer l’être aimé lorsqu’il traverse des moments difficiles, c’est l’un des rôles qu’il est possible de jouer lorsqu’on est en couple. À tour de rôle, chacun peut même aller jusqu’à être «parent-conjoint». Cependant, adopter cette position de façon systématique peut devenir source d’insatisfaction.
7. Y a-t-il des éléments exclus de la vie de couple qui pourraient être réintégrés?
Adopter un rôle de soutien auprès du conjoint ou soi-même en recevoir systématiquement peut faire en sorte que d’autres dimensions sont graduellement exclues de la vie de couple. Les activités telles les repas en amoureux, les balades romantiques ou la vie sexuelle peuvent ainsi être à réintégrer dans la vie à deux!
8. Le plaisir d’être ensemble est-il au rendez-vous?
N’allons pas négliger l’importance de la satisfaction vis-à-vis de la présence de l’autre. La diminution de la tension intérieure s’opérant en présence du conjoint peut être ressentie comme une légèreté apaisante ou une impression de flottement hors du temps.
Mais au fait, ça ne serait pas ça, l’amour?
Bonne Semaine de la santé affective et sexuelle à tous!
Prenez-note que Sidaction Mauricie tiendra des kiosques d’information près de la cafétéria, le 12 février, de 10 h à 13 h. Des baluchons d’amour y seront également distribués.
Bibliographie
Dejours, C. (2003). Le corps, d’abord. Paris : Payot.
Platon (1967). Le Banquet. Paris : Gallimard.
Godbout, N., Runtz, M., MacIntosh, H., & Briere, J. (2013). Traumas interpersonnels vécus en enfance et relations de couple. Cahier recherche et pratique, 3, 14-17.