Université du Québec à Trois-Rivières

Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc

Premiers résultats de recherche sur les non-publics

L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc (CPOOL), en collaboration avec le réseau Médiat-Muse, ont dévoilé aujourd’hui les premiers résultats d’un projet de recherche intitulé Les non-publics du CPOOL à l’église Notre-Dame-de-la-Présentation, en présence de partenaires des milieux culturel et touristique de la Mauricie.

France St-Amant, directrice générale, Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc (CPOOL), Daniel Payette, coordonnateur, Service du partenariat et du soutien au développement universitaire, UQTR. Lise Racine, présidente du CPOOL et les professeurs Jason Luckerhoff, lettres et communication sociale et Marie-Claude Lapointe, études en loisir, culture et tourisme,UQTR. (Photo Flageol)

Ce projet de recherche a été mené à la suite de la signature, en décembre 2011, d’une entente de partenariat entre l’Université et le CPOOL. Financé par le Service du partenariat et du soutien au développement universitaire de l’UQTR, le projet est dirigé par les professeurs Jason Luckerhoff (lettres et communication sociale) et Marie-Claude Lapointe (études en loisir, culture et tourisme) de l’UQTR.

Les résultats

Les travaux menés par les deux chercheurs ont permis d’établir certains constats et d’apporter plusieurs recommandations au Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc. Ce dernier aurait d’abord avantage à définir plus clairement l’identité du lieu dont il assure la mise en valeur, afin de déterminer s’il veut y accueillir surtout des visiteurs experts, ou des touristes. Ces deux types de publics ont des attentes très différentes.

Les chercheurs suggèrent également de développer et d’adapter la médiation à l’intention du public qui aura été ciblé. De plus, les résultats de recherche confirment le besoin de s’inscrire à l’intérieur de circuits touristiques et de développer des démarches en concertation avec d’autres partenaires régionaux.

Le projet a aussi mis en lumière la nécessité d’améliorer la signalétique utilisée pour guider les visiteurs vers l’église Notre-Dame-de-la-Présentation. Les chercheurs notent également que le nom « Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc » ne réfère pas un à lieu « visitable ». Il pourrait être envisagé d’utiliser une autre appellation, annonçant un endroit que les publics peuvent imaginer plus facilement visiter.

Des retombées conjointes

Les membres du Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc disent se réjouir des retombées engendrées par le projet de recherche. « Comme plusieurs autres établissements culturels, nous avons toujours mis beaucoup d’efforts pour être bien au fait du profil de notre clientèle. Par contre, il est arrivé un moment où nous avons réalisé que c’est sur les personnes qui ne viennent pas nous visiter que nous devions nous concentrer davantage. Ce projet constitue donc une opportunité, dans une période où nous envisagions de revoir notre image et nos outils promotionnels », souligne la directrice générale du Comité, Mme France St-Amant.

Les résultats du projet de recherche ont été discutés avec les membres du conseil d’administration et de la direction générale du Comité. Une rencontre d’une journée est aussi prévue pour prolonger l’analyse des enjeux soulevés par l’étude. Les résultats s’avéreront également utiles à la direction du CPOOL, dans son exercice de planification stratégique.

Pour leur part, les deux professeurs codirigeant le projet de recherche pourront utiliser les données recueillies et les résultats obtenus à des fins de publication, et pour la poursuite de travaux scientifiques.

« Tout responsable d’équipement culturel sait bien que le principal réservoir de public est le non-public. Mais comment se fait le passage de l’un à l’autre? Les professionnels de la culture utilisent des expressions euphémisées pour désigner cet ensemble comme : publics empêchés, publics écartés, publics exclus, etc. Il est important de mieux comprendre les raisons de ce désintérêt », mentionne le professeur Jason Luckerhoff.

De son côté, la professeure Marie-Claude Lapointe ajoute : « Deux voies s’offrent aux professionnels des musées et de la culture pour conquérir un nouveau public : soit adapter l’offre aux intérêts du public habituellement non participant, soit multiplier les médiations pour rendre accessibles les formes légitimées de la culture. Toutes les institutions muséales oscillent entre ces deux voies, ce qui a provoqué une relative divergence des points de vue en matière de conception d’expositions. »

Le projet de recherche Les non-publics du CPOOL à l’église Notre-Dame-de-la-Présentation s’avère un bon exemple de maillage entre le savoir scientifique des professeurs-chercheurs de l’UQTR et le savoir pratique d’un partenaire du milieu. Ce « savoir partagé » permet d’établir une relation où les parties s’enrichissent mutuellement.