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Publication posthume d’un professeur de communication sociale de l’UQTR

Le 26 avril dernier, 75 personnes ont assisté à un premier lancement du livre La Parodie dans la bande dessinée franco-belge. Critique ou esthétisme?, dans le cadre du cours «Médias et société» du baccalauréat en communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Huit ans avant, ce cours était donné par Pierre Huard, un jeune professeur talentueux de la Section communication sociale qui est décédé avant d’avoir pu soutenir sa thèse. Son directeur de thèse, Claude Martin, aujourd’hui professeur honoraire à l’Université de Montréal et professeur associé en communication sociale à l’UQTR, a présenté une conférence portant à la fois sur la thèse de Pierre Huard, aujourd’hui publiée sous forme de livre posthume, et sur les liens avec les industries culturelles, la culture et les médias, un contenu que livrait justement Pierre dans ce cours il y a huit ans.

De gauche à droite: Claude Martin, professeur honoraire à l'Université de Montréal et professeur associé à l'UQTR, Raymond Corriveau, professeur associé en communication sociale à l'UQTR, Jason Luckerhoff, professeur agrégé en communication sociale à l'UQTR, et Pascale Blouin, professeure en sciences de l'éducation à l'UQTR et conjointe de M. Huard.

De gauche à droite: Claude Martin, professeur honoraire à l’Université de Montréal et professeur associé à l’UQTR, Raymond Corriveau, professeur associé en communication sociale à l’UQTR, Jason Luckerhoff, professeur agrégé en communication sociale à l’UQTR, et Pascale Blouin, professeure en sciences de l’éducation à l’UQTR et conjointe de M. Huard.

Par la suite, vers midi, une cinquantaine de personnes ont assisté à un deuxième lancement, organisé par le Syndicat des professeures et des professeurs de l’UQTR. Les Presses de l’Université du Québec et COOPSCO rendaient des exemplaires du livre disponibles à cette occasion. Cette deuxième conférence, complémentaire à la première, portait plus spécifiquement sur l’apport de Pierre Huard au champ d’étude de la bande dessinée. Des collègues de Pierre qui avaient étudié avec lui à l’Université de Montréal ainsi que des collègues de l’UQTR sont venus pour lui rendre hommage: «Quand on sait ce que représente une soutenance de thèse pour les conjoints et les conjointes qui appuient un doctorant, on comprend tout ce que pouvait représenter un lancement public avec conférence portant sur la thèse pour la conjointe de Pierre et ses amis et collègues, qui n’ont jamais pu assister à l’aboutissement de sa thèse», mentionne Jason Luckerhoff, codirecteur de la collection Culture et Publics où est publié le livre aux Presses de l’Université du Québec. Claude Martin, directeur de thèse, a bien essayé d’organiser une soutenance posthume, mais le projet a été refusé.

Cette publication posthume est rendue possible grâce au travail d’édition de trois professeurs: Claude Martin, professeur honoraire à l’Université de Montréal et professeur associé à l’UQTR, Raymond Corriveau, professeur associé à l’UQTR, et Jason Luckerhoff, professeur agrégé à l’UQTR. «Nous n’avions qu’une version papier de la thèse. Les versions électroniques étaient introuvables. Nous avons donc travaillé avec un logiciel de reconnaissance de caractères pour reconstituer un document à partir duquel travailler» précise Claude Martin. «Un peu plus de mille heures ont été consacrées à ce projet» ajoute Raymond Corriveau.

La thèse porte sur la bande dessinée franco-belge. Selon Pierre Huard, «Il faut véritablement attendre la naissance de Tintin en 1929 pour parler des vrais débuts commerciaux de la bande dessinée franco-belge». Son choix de travailler sur un corpus qui s’étend sur cinquante années est lié à l’objectif d’appréhender le concept de parodie de genre dès le moment où elle s’est manifestée de façon importante, c’est-à-dire avec la série Lucky Luke (1946-2002). Pierre Huard étudie autant la question du sens de la parodie que les rapports que celle-ci entretient avec le social. Il s’intéresse donc à la BD en tant que média, et dans une perspective communicationnelle, il fait une analyse des caractéristiques sémiotiques d’une œuvre. La problématique et le cadre théorique sont faits avec une grande rigueur et plusieurs y trouveront un exposé éclairant sur les diverses approches utiles pour l’étude de la bande dessinée. Il en va de même pour les méthodes de l’analyse, la sémiotique visuelle et la critique artistique des œuvres qui sont ici utilisées de façon systématique et sans compter les efforts. La justification du choix du corpus représente un intéressant voyage dans l’évolution de la bande dessinée. L’analyse des résultats montre des rapports insoupçonnés entre les œuvres du corpus et celles qui sont l’objet des diverses formes de parodie. Enfin, l’interprétation de ces résultats permet de revoir les théories à la lumière d’une démarche exemplaire.

Sa recherche sur la BD a aussi donné lieu à la publication d’une série d’articles sur les méthodes d’analyse de la BD dans la revue Critix ainsi qu’à une analyse sur «Le western et la parodie dans la bande dessinée» dans l’ouvrage de Bleton et Saint-Germain, Les hauts et les bas de l’imaginaire western dans la culture médiatique.