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Patrick Chaput : retourner aux études en composant avec un trouble de déficit de l’attention

À l’occasion des Journées de la persévérance scolaire, qui se déroulent du 10 au 14 février, le Service aux étudiants et à la réussite étudiante désire souligner le parcours d’étudiants universitaires qui se sont démarqués par leurs efforts et leur persévérance à poursuivre leurs études malgré des difficultés particulières. Nous vous présentons aujourd’hui le portrait de l’étudiant Patrick Chaput, inscrit au programme de baccalauréat en informatique.

Patrick Chaput est étudiant au baccalauréat en informatique. (Photo Annie Brien)

Patrick Chaput est étudiant au baccalauréat en informatique. (Photo Annie Brien)

Le domaine de l’informatique intéresse depuis longtemps M. Chaput. D’abord inscrit au cégep au programme de techniques de l’informatique, il connaît des difficultés scolaires et doit abandonner les études. Après quelques années, toujours intéressé par le domaine, il est admis, à l’automne 2005, au baccalauréat en informatique à l’UQTR. Toutefois, deux sessions plus tard, des problèmes financiers l’empêchent de poursuivre, et il doit alors trouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille. De plus, en novembre 2011, il reçoit un diagnostic de trouble du déficit de l’attention sévère (TDA)[1].

Malgré ce diagnostic, à 38 ans et après six années d’absence à l’université, il fait un retour aux études l’UQTR à nouveau au baccalauréat en informatique.

«J’ai eu 40 ans cette année, et ce sera la première fois que j’obtiendrai un diplôme postsecondaire. Quand je regarde en arrière, et que je pense aux difficultés que j’ai connues, qui sont souvent associées à tort à de la paresse et à de la mauvaise volonté, c’est un soulagement pour moi. Pour avoir vécu un TDA, je sais que ce n’est pas moi qui suis paresseux. C’est un problème au niveau chimique. Les étudiants qui ont ce déficit ont tendance à procrastiner. L’adrénaline générée par le stress nous aide à nous concentrer, mais ce n’est pas une façon souhaitable pour étudier. Mais maintenant, nous avons des outils pour nous venir en aide. Ces outils sont offerts par le Service de soutien aux étudiants en situation de handicap de l’université par l’entremise de Mme Josée Lemay. Ils nous permettent de nous en sortir et ainsi d’avoir une meilleure estime de soi. Cette prise de conscience a été une motivation importante pour continuer mes études, et à temps plein maintenant», nous confie l’étudiant.

M. Chaput est également père de cinq enfants. Comment se fait la conciliation famille-études? «Par de la discipline et un environnement adéquat», nous répond-il. Pour y arriver, l’étudiant passe beaucoup de temps à l’université, qui représente son environnement d’études. Il y travaille à un rythme régulier et constant. «Lorsque je suis à la maison, je suis alors disponible pour ma famille.»

Selon l’étudiant, un retour aux études ne se réalise pas toujours facilement. «On est rouillé, l’adaptation est difficile. Ce qui est important, c’est de se créer un réseau parmi les autres étudiants et d’aller chercher de l’aide.» Ce réseau, M. Chaput l’a trouvé au sein de l’Association des étudiants en mathématiques-informatique où l’on s’entraide entre étudiants. «Il ne faut pas rester isolé, il faut utiliser les ressources à notre disposition», nous dit-il en conclusion.

Ce texte est une collaboration de Louise Giroux, Ph. D., agente de recherche au Service aux étudiants et à la réussite étudiante de l’UQTR.


[1] Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est un problème neurologique qui entraîne des difficultés à moduler les idées (inattention), les gestes (bougeotte physique) et les comportements (impulsivité). Il se caractérise, entre autres, par une difficulté à commencer puis terminer ses tâches, par de l’éparpillement, et par la difficulté avec la notion du temps écoulé.

Tiré de www.caddra.ca

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