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Décès de sœur Estelle Lacoursière (1935-2021) L’UQTR pleure l’une de ses plus importantes figures de proue

Depuis l’école de rang chauffée au bois et sans eau courante où elle entame sa carrière d’institutrice jusqu’aux bancs de l’université qu’elle a eu le privilège de fréquenter et à qui elle a donné trente années de services, la figure d’Estelle Lacoursière est indissociable de trois mots : passion, enthousiasme et générosité.

Passion, d’abord, pour les fleurs et pour les sciences naturelles inspirée par les connaissances partagées par son père. Cette passion, elle l’a diffusée avec enthousiasme en tant que professeure et vulgarisatrice scientifique auprès d’étudiants, d’élèves, de botanistes, voire d’artistes peintres naturalistes.

Elle fut une pionnière, et ce, à plusieurs égards : première femme à obtenir un MSc en sciences forestières (Université Laval) en 1969, elle sera également la première à obtenir de nombreux prix et reconnaissances, notamment en enseignement : ses talents pédagogiques ne font aucun doute et son rôle de pionnière, elle l’a surtout joué dans l’éducation relative à l’environnement, autant à l’université que dans les écoles.

Elle a participé à l’élaboration de programmes et de matériel pédagogique, a rédigé des manuels scolaires à l’attention des enseignants, a organisé ateliers et classes vertes pour les jeunes et conçu des herbiers, arbriers et affiches qui présentent la biodiversité et défendent la nécessité de la protéger.

Estelle Lacoursière s’est préoccupée de la protection de l’environnement non seulement tout au long de sa carrière, mais sa vie durant. On lui doit de nombreuses contributions scientifiques et à vocation pédagogique qui ont eu un impact à l’échelle de la Mauricie, du Québec, du pays et également à l’étranger. Si ses réalisations sont nombreuses, elle a également mené mille et une batailles pour faire connaître et sauvegarder les beautés naturelles de la région, mais aussi du campus trifluvien.

Sœur Estelle Lacoursière a influencé plusieurs générations de botanistes et fut une référence pour de nombreux chercheurs et artistes naturalistes. Elle a déployé bien des énergies pour constituer un herbier dont elle a dirigé les destinées jusqu’à sa retraite, en 2000. Grâce à son travail, à sa passion contagieuse et à ses convictions, sœur Estelle laisse à l’UQTR une partie de la mémoire végétale du Québec, qui s’enrichit sans cesse à la faveur des contributions de chercheurs et de partenaires. C’est ainsi qu’en 2012, l’UQTR désignait ce lieu du nom d’Herbier Estelle-Lacoursière, en reconnaissance de l’importance pédagogique de cette collection et en hommage à son travail.

En 2019, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, l’UQTR lui décernait un doctorat honoris causa en reconnaissance de la valeur inestimable de sa contribution à l’UQTR, à l’éducation et à l’environnement.

Nos sincères condoléances à ses collègues, ses héritiers, ses amis et ses sœurs Ursulines.